La maintenance profite de cet engouement technologique avec le développement des applications sur smartphones et tablettes notamment. Ce bel outil avec son écran graphique et ses multiples méthodes d’interaction permet d’accéder à ses mails, de partager des posts sur les réseaux sociaux, de rester connectés et d’interagir avec ses amis, son entreprise.
Applications rencontrées dans le domaines de la maintenance
Quelles sont les applications dans le domaine de la maintenance ? nous en avons côtoyé quelques-unes. Exemples :
- Vous devez contrôler la capacité des batteries de stockage d’un local technique. L’application vous guide pour collecter les mesures et pour déterminer la capacité disponible (calculs automatisés). Une synthèse est transmise en format PDF.
- Gestion des autorisations de travail et d’accès. Vous êtes sur le point d’entrer dans une zone spécifique de votre établissement, vous scannez le tag devant la porte pour signaler votre présence et le but de votre intervention. Un rappel des consignes adaptées vous est proposé. L’information transite immédiatement vers le service concerné (sécurité ou sûreté par exemple) pour confirmer votre entrée-sortie de la zone.
- Gestion des outillages : en flashant le QR code d’un outil, vous consultez son plan de maintenance et de vérification, anticipez une intervention et recalez si nécessaire les échéanciers. L’accès à la documentation d’utilisation est facilité.
- Dans le domaine ferroviaire, la mise en place de l’annonceur (celui qui signale l’arrivée d’un train) est déterminée en répondant aux questions dimensionnantes et circonstancielles. Une fois l’opération validée, l’annonceur reçoit en texto les informations clés. Simplicité et traçabilité assurées.
- Le dépannage d’un électromécanicien est tracé en presque temps réel après avoir flashé le code barre (QR code) ou la puce RFID de l’équipement. L’intervenant peut consulter l’historique, la documentation. Le calcul du TRS sera impacté de la durée du dépannage. Le compte-rendu de fin d’intervention mémorise les raisons de la panne, l’action corrective mise en œuvre.
Autres initiatives recensées
- Application fonctionnant comme des talkie-walkie pour enregistrer les difficultés rencontrées sur le chantier, les éventuels suppléments, le compte-rendu d’intervention. Le descriptif est réalisé oralement. Le système se charge de partager l’information avec les personnes définies, qui donnent chacune à leur niveau une suite aux données collectées. éditeur: Kraaft
- Utilisation de drone pour réaliser des inspections visuelles sur des installations en hauteur ou difficilement accessibles : isolateurs du réseau électrique, tablier et piliers d’un pont par exemple.
Evolutions inspirantes
Le digital offre donc des opportunités qui pourraient bien rendre ce métier plus attrayant, améliorer la qualité des informations remontées vers la GMAO (Gestion de maintenance assistée par ordinateur), réduire pourquoi pas les durées d’intervention avec l’accès aux bonnes informations au bon endroit.
Selon le baromètre KPMG – Usine nouvelle de 2018, pour les pionniers de ces nouvelles technologies (mobilité, supervision), le gain annoncé en termes de disponibilité des équipements serait supérieur à 5%. Ces investissements digitaux seraient rentabilisés en moins de 2 ans.
Rappelons que pour beaucoup de décideurs, l’objectif est l’amélioration de la disponibilité des actifs.
Le mode de propagation de ces outils parmi les équipes de maintenance est de type viral. Les techniciens présentent rapidement à leurs collègues l’intérêt et le fonctionnement. Intéressant et facilitateur !
Points de vigilance
Quelques points de vigilance devraient être pris en compte :
- Avoir une connexion à un réseau wifi ou 4G (bientôt 5G). Cette disponibilité de bande passante est parfois sujette à des tracasseries : bâtiment ancien, intervention en fosse ou sous-sol, opération en extérieur loin des locaux (infrastructure se trouvant en zone blanche, surcharge du réseau téléphonique par ex.).
- Réduire la prise de risque des mainteneurs. Au même titre que le téléphone est un facteur de distraction en voiture, celui-ci pourrait bien focaliser la vigilance et l’intervenant ne pas voir les dangers autour de lui (arrivée d’un véhicule, déplacement d’une charge, démarrage d’une machine, …).
- Etre user-friendly pour l’utilisateur car consulter des schémas, des procédures peut s’avérer compliqué : éclairage insuffisant ou trop important, caractères et dessins trop petits qui nécessitent des manipulations répétées pour consulter des informations pourtant utiles.
- Multiples icones sur les écrans qui rendent peu lisibles et aisées la recherche de l’application utile à un instant donné.
Piège possible
Un déploiement maitrisé de ces technologies devrait intégrer le possible piège suivant :
- Détection visuelle 👍(tactile, olfactive, auditive) d’un problème (par exemple une fuite d’huile, pièce qui bouge) par un technicien de maintenance
- Saisie immédiate 📲 d’une déclaration avec photo, enregistrement sonore (si c’est pertinent)
- Envoi automatique 📤 vers son responsable
- Stockage dans la base de données 👉, enregistrement d’une demande d’intervention par le responsable lui-même ou suite au transfert vers un technicien méthode
- Arbitrage, planification de l’intervention pour la semaine ou le mois suivant 🗓
- …
Restons vigilants
Procédure gag, situation déjà vécue … mal appliquée la maintenance 4.0 pourrait occasionner des lourdeurs administratives, un manque de réactivité, une perte de décision au plus près du terrain. Dans le cas présent, le premier intervenant était certainement en mesure de diagnostiquer et résoudre le problème, la saisie pouvant être réalisée ensuite pour indiquer le constat, l’opération effectuée (le compte-rendu).
Restons vigilants à bien les utiliser.
Difficile de parcourir toutes les évolutions disponibles et à venir dans le secteur de la maintenance comme par exemple :
- Réalité virtuelle,
- Se former, préparer une intervention dans une zone présentant des risques
- Internet des objets – IoT, Intelligence artificielle (IA), machine learning,
- Maintenance prédictive
- Programmation des renouvellements d’équipements
- Inventaire des équipements automatisé
- Embedded system – système embarqué dans le domaine du transport par exemple.
- Exploitation des données de conduite, programmation des opérations de maintenance
Les initiatives des développeurs et offreurs de solutions sont tantôt mal utilisées, tantôt maladroites mais toujours enthousiasmantes.
A nous de bien les prendre en main et de bien prendre en compte les facteurs humains.
