Maintenance et sécurité des personnels

Selon l’Afim, les informations collectées et analysées par l’association depuis 1999 ont établi un état des lieux préoccupant en termes de santé et de sécurité pour les métiers de maintenance :

  • une occurrence d’accident grave 3 fois supérieure à la moyenne nationale,
  • une occurrence de maladie 6 fois supérieure,
  • une occurrence de mortalité 8 fois supérieure.

Les mainteneurs sont en première ligne en matière de santé sécurité au travail et sécurité des biens. Nous traitons ici trois aspects, la consignation, la gestion des changements et lesnt briefing-debriefing.

Consignations

Maintenance et sécurité des personnes.Selon l’Apave et l’Afim, à l’initiative de la démarche Securafim®, 50% des accidents sont dus à la présence d’énergie. Ils recommandent de réaliser une analyse de risques préalable pour définir la nature de l’intervention de maintenance (diagnostic, observation, remplacement de pièces) et le niveau de consignation à mettre en place.

Ils insistent particulièrement sur la vigilance vis-à-vis d’une neutralisation par les circuits de commande de l’équipement. Les normes mises en œuvre par les constructeurs sont différentes, les boutons d’arrêt d’urgence ont une profondeur d’action différente. ⚠️

Plusieurs intervenants de spécialités distinctes, les changements d’équipe en production sont autant de raisons d’utiliser une boite à clé (Lock box) avec des cadenas par acteur pour sécuriser les personnels.

La présence d’une activité de production – exploitation, de pièces en mouvement, d’organes et la présence d’énergie fournie ou résiduelle sont autant de situations et de dangers à maitriser.

Au-delà des formations et habilitations existantes, l’approche Securafim®, la brochure ED 6109 (ED 6038, sécurité des arrêts) de l’INRS permettent de progresser dans le domaine de la consignation-déconsignation, de protéger les personnels et les biens.

Rappelons que l’énergie se présente sous différentes formes :

  • Electrique
  • Fluide (hydraulique, pneumatique, vapeur, eau sous pression, produits chimiques : azote, hydrogène, …)
  • Mécanique (mouvement intempestif)

Auquel il faudrait ajouter d’autres dangers tels qu’un environnement avec une atmosphère explosive, un rayonnement spécifique.

Pour mémoire : Mise en sécurité des intervenants lors des opérations de maintenance – processus de maitrise des énergies (NF X60-400).

Maitrise des changements, maintien des conditions de sécurité

Protocole qui sauve des vies

Certains secteurs industriels et tertiaires (process chimiques, infrastructure routière et ferroviaire par ex.) nécessitent de longues préparations techniques et sécuritaires avant d’intervenir. Parfois la durée de la préparation, rédaction des documents de sécurité, obtention des autorisations, est supérieure au temps de l’intervention in situ elle-même.

Les retours d’expérience et la volonté de réduction des accidents graves ont permis d’établir des processus rigoureux, avec des points d’arrêt, des collationnements. Ils sont souvent mal vécus car d’apparence administratifs et longs. L’intervenant de maintenance peut le vivre comme une contrainte … mais qui sauve des vies.

Aléas, modification du contexte

Ce protocole n’aime guère les aléas et devrait être accompagné d’une dose de vigilance partagée.

Vigilance partagée, maintenance et sécurité des personnels.
Dessin : JM Ucciani

Imaginez, tout est prêt, les conditions de sécurité sont réunies et là un des acteurs change le design de l’intervention. Cette remise en cause pourrait bien mettre en avant de nouveaux risques non identifiés précédemment, occasionner une recherche trop rapide de solutions, ‘en voulant bien faire’.

Une intervention planifiée, avec des ressources compétentes, peut s’avérer délicate en présence d’aléas fréquents en maintenance, tout en étant maitrisée. Elle peut dégénérer gravement en mode précipitation et changements imprévus.

Vigilance partagée

Quel que soit son rôle dans l’organisation, la vigilance partagée permet à chaque acteur d’observer et agir non seulement pour sa sécurité mais aussi pour celle de ses collègues.

  • Stopper l’intervention (c’est-à-dire réaliser un point d’arrêt) ;
  • Faire réfléchir le collectif, réaliser une analyse de risque ;
  • Déterminer les actions de sécurité avant de poursuivre l’intervention, reporter l’intervention si les conditions de sécurité ne sont pas réunies ;
  • Tirer des enseignements.

Briefing – débriefing

Le troisième aspect concerne le rôle de l’encadrement de proximité et des intervenants eux-mêmes.

Nous avons évoqué la vigilance partagée qui conduit à s’arrêter pour réévaluer la situation et décider des actions complémentaires pour poursuivre.

En préalable au travail in situ et en soutien au protocole de sécurisation, le briefing facilite le partage des informations, donne du sens aux consignes de sécurité et permet un focus sur un point de sécurité précis (cela peut être un rappel concernant un risque particulier, les gestes et postures).

Le débriefing de l’intervention quant à lui encourage le retour d’expérience (ce qui s’est bien passé, mal passé). C’est une bonne manière d’acquérir de meilleures pratiques pour les prochaines fois.

Les briefing-débriefing, quelles que soient leurs durées, complètent avantageusement les dispositifs et protocoles de sécurité à condition de les pratiquer.

 


Ressources :